L’hiver du corps et les temps difficiles c’est dans l’hiver
un repas un midi du temps qui s’arrête un peu
qui déroule autrement ce qui passe
c’est dans l’hiver tu parles attentive à l’écoute à l’équilibre
comme toujours pour le bonheur des êtres
comme toujours avec cette manière déliée
de laisser la vie pleine prendre l’espace
quand bien même la vie durcit les jours
tend l’arc difficile des violences
l’horizon lacéré, réduit
cela qui respire moins, qui s’amenuise
Tu vas sous les vents tournoyants des pouvoirs
avec cette innocence encore
la paix de la voix, le sourire
et cette gravité désormais
de ce qui nous attend
Tu vas sous les terribles vents des hommes
sans trop savoir, sans rien accepter
de cette cruauté qu’on ne voit pas
qui fait au jour le jour le jour amer
Nous parlons de cela, les vents
qui courent sous les êtres, les gestes de chacun
dans les nuits faibles de sommeil
et dont chacun ne sait pas
les terribles douleurs qu’ils portent
Tu puises encore attentive
dans l’eau de tes enfances qui s’éloignent
cette présence inaltérée
mais qui sait plus encore, maintenant,
le si fragile du chant, à l’éveil
que les histoires des hommes tenteront de détruire.
En 2006
Écriture mai 2021