Les mots dans la nuit
ils viennent sur moi
ils troublent toute l’ordonnance du monde
les mots voudraient changer
les blessures, les douleurs
tout ce qui dégrade les terres du vivant
Les mots m’assaillent dans la nuit
ils ne referment rien du corps
ou du temps qui s’écoule
ils ouvrent à la fébrilité
à ce qu’on voudrait nommer
qui s’échappe toujours
Rien ne s’efface jamais
des violences du monde
elles s’accumulent
elles tournoient dans les têtes
attendant l’instant propice,
la violence, la maîtresse
d’elle-même et de nous
Qu’est-ce que le courage en ces jours ?
Que serait l’apaisement
cette sorte de grâce qui descendrait
sur toutes les rosées du monde
au matin
quand rien n’est encore décidé
de la douleur ?
Je vais, les mots s’emportent
ils ne cherchent plus rien
ils font le parcours de la nuit
ils ont la voix cruelle de l’impossible.
Écriture 28/03/23