Fresques de l'abside
Kobayr (Arménie)
Coiffe de deuil
Mazières sur Béronne
Voussure du portail
Foussais
Les églises du monastère
Noravank d'Amaghou (Arménie)
Carré du marais
St-Hilaire la Palud
Détail d'un sarong, ikat chaîne
Sikka, Flores, Indonésie
Détail d'une robe, ikat chaîne
Urgut, Ouzbékistan
Tissu de flammé, ikat trame
Charentes, France
Bestiaire au portail sud
Aulnay
Nous tentons...
Poème (Rémy Prin)
Visage
San Juan de la Pena (Aragon, Espagne)
Motif à l'araignée, ikat trame
Okinawa, Japon
Il n'y a jamais...
Poème (Rémy Prin)
Saintongeoise
Détail de la coiffe
Pua kumbu, ikat chaîne
Iban, Sarawak, Malaisie
Hinggi kombu, l'arbre à crânes, ikat chaîne
Kaliuda, Sumba, Indonésie
Détail d'un khatchkar
Gochavank (Arménie)
Panneau de soie, ikat chaîne
Boukhara, Ouzbékistan

Ce qui a duré
dans la mémoire des hommes,
ce qui fait culture,
paysages de la terre
ou pays de l'esprit,
ce qui peuple le voyage,
les vies, la plénitude,
le patrimoine, ce n'est rien
que ce lien fragile
de ce que nous sommes
à ce que nous devenons.

Quand on arrivait

Quand on arrivait, au bout du chemin qui menait au village, j’avais souvent l’impression d’un visage, comme si la maison pouvait sourire, ou tout au moins que la lumière sur elle, sur la solidité des pierres, laissait place à quelque connivence, quelque souplesse.

Tu avais dit “ Ce sera pour les années qui restent ”, je voyais devant nous les saisons d’herbe amenuisée, le temps différent, les jours partagés dans les pierres au-devant qu’on allait éprouver. Je voyais ton visage comme dans la jeunesse – et la profusion en nous des années, cette multitude des mémoires qui tissait la vie, sans que chacun en sache vraiment la cohérence. La maison, c’était comme cela peut-être, les pierres agrégées soumises au vent, cette trame éperdue des actes et des jours.


Quand on arrivait, c’était un autre pays, mais à peine, la lumière qui avait changé dans la longueur des jours, l’herbe et les arbres. Tu avais dit “ Ce sera pour les saisons ”, je me voyais nomade mais à peine, et pourtant le regard et la mémoire changeaient. Savait-on bien ce qu’était une maison, les ardoises, la pente du toit, le pignon lourd de granit, savait-on bien les gestes de vivre ?… La nuit souvent, je devinais derrière la découpe des arbres la lueur dense qui venait de la mer, et c’était comme une renaissance dans les ballets du vent.

 

Écriture en 2010

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