Je rouvre ce livre de Michel Deguy, Poèmes de la Presqu’île, publié il y a soixante ans, mais que j’avais acheté le 2 septembre 1970, à Nantes – c’est noté sur la page d’entrée.
Au Grand Mont l’hiver, il n’y a presque personne, nous sommes avec le vent, avec la lumière changeante, avec le sentiment d’être portés ailleurs.
Quand le chantier de la maison nous occupait trop, que les jours s’entassaient, finissant par se vider d’eux-mêmes à force de répéter les mêmes gestes – lambris, parquet, scie, pointes, marteau – quand le chantier diluait le temps, nous allions marcher au bord du golfe.
Jour de Noël. Dans ce mois très noir de la Bretagne, des trouées de lumière si rasante que tous les reliefs prennent leur envol.