Comment savoir ce qui fait la mémoire des pierres ?
Le soir parfois, nous allions marcher, à deux pas le chemin derrière la ferme ouvrait sur la terre.
Le village n’était pas un village, seulement quelques maisons et bâtisses, au bord du chemin qui s’arrêtait là et si l’on continuait c’était la lande, ou des parcelles d’herbe, ou les débris du vent.
Quand on arrivait, au bout du chemin qui menait au village, j’avais souvent l’impression d’un visage, comme si la maison pouvait sourire, ou tout au moins que la lumière sur elle, sur la solidité des pierres, laissait place à quelque connivence, quelque souplesse.
C’est au détour de l’hiver, et les brumes d’eau de ce pays suintent, lumière grise, on sait à peine la différence entre l’eau des marais, la pluie, la mer.