Pua kumbu, ikat chaîne
Iban, Sarawak, Malaisie
Visage
San Juan de la Pena (Aragon, Espagne)
Tissu de flammé, ikat trame
Charentes, France
Détail d'une robe, ikat chaîne
Urgut, Ouzbékistan
Hinggi kombu, l'arbre à crânes, ikat chaîne
Kaliuda, Sumba, Indonésie
Panneau de soie, ikat chaîne
Boukhara, Ouzbékistan
Carré du marais
St-Hilaire la Palud
Détail d'un sarong, ikat chaîne
Sikka, Flores, Indonésie
Bestiaire au portail sud
Aulnay
Fresques de l'abside
Kobayr (Arménie)
Détail d'un khatchkar
Gochavank (Arménie)
Il n'y a jamais...
Poème (Rémy Prin)
Voussure du portail
Foussais
Nous tentons...
Poème (Rémy Prin)
Coiffe de deuil
Mazières sur Béronne
Les églises du monastère
Noravank d'Amaghou (Arménie)
Saintongeoise
Détail de la coiffe
Motif à l'araignée, ikat trame
Okinawa, Japon

Ce qui a duré
dans la mémoire des hommes,
ce qui fait culture,
paysages de la terre
ou pays de l'esprit,
ce qui peuple le voyage,
les vies, la plénitude,
le patrimoine, ce n'est rien
que ce lien fragile
de ce que nous sommes
à ce que nous devenons.

Celle qui marche

Celle qui marche dans le bâtiment sombre
c'est la fin de la journée, il n'y a plus le bruit

des enfants, il n'y a plus
que le silence en soi, si simple, elle va
d'une table à l'autre, elle range elle se dit
que la jeunesse est sur le monde
comme une voile en attente d'un souffle.

Elle va dans les couloirs elle voit d'en haut
les grands arbres, ces bâtiments comme un enclos
et ces multiples vies en eux
qu'elle avait voulu porteuses du vent,
des regards inépuisés des enfants de tous âges.
Elle va elle voit les rires, les pleurs
les joues vives, les mères qu'on embrasse
dans le froid de novembre, elle voit
ceux qui sont là pour le voyage des enfants
et qui n'ont jamais voyagé
et ceux qui le matin
inventent le matin, créent le monde,
gonflent les voiles,
et les fronts enfantins prennent la mer.

Elle voit les déchirures
les regards suppliants
les mains cernées par les violences
et la voix si précaire
qui fait le tissu, l'embellie,
qui dit que malgré tout
la vie se tient, là,
entre les enfants et les voiles du vent.

Celle qui marche dans le soir
au bout de sa fatigue au bout
de toutes les joies du monde
elle n'en finit plus d'écouter
les rumeurs les phrases les langues
elle prend l'escalier, elle ne tient pas de lampe
elle sait que la nuit, ici,
ne viendra plus.

En octobre 2005
Pour Monique, qui enseignait à ce moment-là depuis quarante années

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