Fin de l’hiver,
la lune passe à travers les nuages
elle fait une douceur sur la terre bretonne
sait-on ce qu’on va quitter,
les moments d’un bonheur accrochés aux saisons,
la bienveillance de ceux d’ici
qui cherchent dans la terre leur espace de vivre ?
Le tout jeune enfant
qui marche avec son bâton
d’un air décidé comme les grands,
il acquiesce à grands sourires
au monde qui vient,
il fait reculer l’incertitude
l’impensable même.
Ou bien encore cet enfant d’autrefois
aux longs cheveux qui tombent,
qu’on a monté sur une chaise pour la photo.
Fin de l’hiver,
dans les branches du prunier
la multitude des pointes blanches
de ce qu’on dit être la vie,
cette poussée qu’on ne sait pas
vers la lumière
les fruits à venir
la parole du monde.
Et les parents du jeune enfant
sont là qui le bercent
de toute la légèreté des jours.
Au plus près de la terre
au plus près du dialogue
entre le monde et nous,
l’enfance a le visage
de tous nos possibles
à la condition extrême
de l’humanité funambule
qui risque de tout perdre
à chaque instant qu’elle avance
en elle-même.
L’enfance, et sa vision
qu’il faudrait garder en soi
tout au long du temps
pourrait-elle nous délivrer
nous apaiser
écrire la confiance,
les mots incertains de la confiance,
comme le regard malicieux
du petit garçon
qui s’en va d’un air décidé
vers les saisons de soi-même.
Écriture 01/02/23