Les années peut-être, c'était comme la musique
comme un miracle ou le bonheur, le chant des rythmes
quand on les regardait, derrière soi, dans l'été
Les années, peut-être toutes ces vies touchées
d'un geste à peine quelques paroles des années dans la chair
des visages d'enfants
ceux qui venaient prêts au voyage,
ceux sans regards, murs des douleurs
et le désert
Apprendre à vivre, est-ce un voyage des années durant
apprendre les désastres du monde
apprendre, graver en soi ce qui reste de la lumière,
plus tangible, plus sereine,
ce qui reste des mots, fluides,
de ceux qui passent vers le visage
quand tout dirait le silence et l'ombre
C'était comme la musique, depuis longtemps
chaque saison dans le bruit des enfants,
quand ils quittent les rives de cette part de soi
sans savoir qu'ils n'y reviendront plus,
que le voyage mènera d'abord au gré des vents
entre l'incertitude et la parole
Apprendre à vivre
des années durant recoudre tous les mondes
dire entre les désastres la lumière
tendre la douceur infiniment
d'un front fragile à l'autre
malgré tout
malgré la douleur, le désert
tendre les mots vers ces visages
infiniment.
Écriture fin 2005