Nous sommes là depuis quelques jours, quelques semaines peut-être. Nous rangeons, nous nettoyons.
Il penchait depuis longtemps au côté nord de la maison.
C’est de l’autre côté de la maison, sa parcelle de jardin qu’il bêche à la main, dans la patience.
L’homme est petit, râblé. De la casquette, des mèches de cheveux blanchis depuis tant d’années disent le temps de ce corps rivé à la terre aussi loin que porte la mémoire.
On part de la maison. Quelques pas, et la grande corolle des branches, au-dessus de nos têtes, qui se sont rejointes pour les bienfaits de l’ombre d’été.
Son corps s’est un peu replié avec le temps, elle a passé le siècle maintenant mais elle marche “ encore sans canne dans la maison ”, et d’elle émane l’extrême bienveillance de celles et ceux qui ont nourri si longtemps le temps des vies.