L’homme est petit, râblé. De la casquette, des mèches de cheveux blanchis depuis tant d’années disent le temps de ce corps rivé à la terre aussi loin que porte la mémoire.
On part de la maison. Quelques pas, et la grande corolle des branches, au-dessus de nos têtes, qui se sont rejointes pour les bienfaits de l’ombre d’été.
Son corps s’est un peu replié avec le temps, elle a passé le siècle maintenant mais elle marche “ encore sans canne dans la maison ”, et d’elle émane l’extrême bienveillance de celles et ceux qui ont nourri si longtemps le temps des vies.
Nous marchons. C’est peut-être la vie, ou la douceur d’aimer encore
Au début, nous allons chercher le lait à l’écurie, juste à côté. Quelques bêtes, juste pour le lait. Puis Charlotte et Raymond prennent retraite. Alors on va à l’autre bout du village, quelques années.
“ J’avais besoin d’un tour à bois, alors je l’ai fabriqué ”. Il pédale en rythme, tient la gouge, les copeaux volent.