Motif à l'araignée, ikat trame
Okinawa, Japon
Détail d'un khatchkar
Gochavank (Arménie)
Voussure du portail
Foussais
Fresques de l'abside
Kobayr (Arménie)
Carré du marais
St-Hilaire la Palud
Il n'y a jamais...
Poème (Rémy Prin)
Coiffe de deuil
Mazières sur Béronne
Panneau de soie, ikat chaîne
Boukhara, Ouzbékistan
Détail d'une robe, ikat chaîne
Urgut, Ouzbékistan
Tissu de flammé, ikat trame
Charentes, France
Visage
San Juan de la Pena (Aragon, Espagne)
Bestiaire au portail sud
Aulnay
Nous tentons...
Poème (Rémy Prin)
Hinggi kombu, l'arbre à crânes, ikat chaîne
Kaliuda, Sumba, Indonésie
Les églises du monastère
Noravank d'Amaghou (Arménie)
Saintongeoise
Détail de la coiffe
Pua kumbu, ikat chaîne
Iban, Sarawak, Malaisie
Détail d'un sarong, ikat chaîne
Sikka, Flores, Indonésie

Ce qui a duré
dans la mémoire des hommes,
ce qui fait culture,
paysages de la terre
ou pays de l'esprit,
ce qui peuple le voyage,
les vies, la plénitude,
le patrimoine, ce n'est rien
que ce lien fragile
de ce que nous sommes
à ce que nous devenons.

Jours qui rapetissent

Les jours qui rapetissent,
l’hiver, la saison qui s’en va vers la mort

comme les silhouettes penchées contre le vent
qui regardent effarées la fin de leur monde.

J’étais enfant, on m’apprenait, disait-on, le progrès
de l’humanité vers l’avenir,
un temps plus bénéfique, plus radieux,
et quand on jouait, c’était avec le monde
pour compagnon de connivence.

Parole trahie comme tant d’autres,
la guerre et ses violences ont perduré,
comme depuis tant de temps, maintenant
disséminées dans ces lointains tout à portée de soi,
et tout dans l’espace semble s’être avili,
réduit à ce qu’on gagne, à ce qu’on vend,
même la charité s’érige en un métier
dans l’espace lucratif.

On norme, on légifère, on empile les règles, les accords
qu’on respecte si mal,
la parole tangue, elle dit si peu d’elle-même désormais,
verrouillée par tant d’intérêts, de puissances.

Monde réduit,
l’amour s’est enfoui
très loin sous la terre
trop profond pour rendre les saisons fécondes,
qu’attend-on de ces étendues désenchantées,
de ces encombrements sans rêves,
jours d’hiver qui rapetissent
qui insistent
qui négocient le rien des choses.

Écriture 13/12/23

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