Nous sommes dans l’errance du monde
nous nous agrippons aux saisons qui passent et changent
les jonquilles sont revenues
qui signent la lumière de nos étonnements, encore,
près des fenêtres.
On n’a jamais rien su de ce silence
qui clôt les vies
qui les range
comme sur l’étagère la boîte aux souvenirs
qu’on n’ouvrira plus.
Est-ce le décor des vieillesses
les gestes malhabiles contre quoi l’on se bat
ce qui se trame en nous
que la conscience n’arrive pas à atteindre.
Bruit coutumier des pluies de février
dans la maison apaisée, à l’abri de tous les vents
qui portent sur le monde bien plus de haine
que d’amour,
que savons-nous du monde qui va
qui n’en finit plus de craquer
de tracer l’horreur et le désastre ?
Nous nous accrochons aux branches des paysages
à ce qui fait le bleu du ciel
aux regards d’avenir des enfants,
nous nous accrochons
à ce qui pourrait nous dire
un peu de l’accalmie
dans le partage d’avant les solitudes.
On aimerait tant que les gestes
colorent vraiment le vivant,
que tout devienne jonquille, ou primevère,
la vérité première des naissances.
Écriture 23/02/24