Fresques de l'abside
Kobayr (Arménie)
Bestiaire au portail sud
Aulnay
Pua kumbu, ikat chaîne
Iban, Sarawak, Malaisie
Nous tentons...
Poème (Rémy Prin)
Coiffe de deuil
Mazières sur Béronne
Les églises du monastère
Noravank d'Amaghou (Arménie)
Visage
San Juan de la Pena (Aragon, Espagne)
Panneau de soie, ikat chaîne
Boukhara, Ouzbékistan
Tissu de flammé, ikat trame
Charentes, France
Détail d'une robe, ikat chaîne
Urgut, Ouzbékistan
Voussure du portail
Foussais
Motif à l'araignée, ikat trame
Okinawa, Japon
Saintongeoise
Détail de la coiffe
Carré du marais
St-Hilaire la Palud
Détail d'un sarong, ikat chaîne
Sikka, Flores, Indonésie
Il n'y a jamais...
Poème (Rémy Prin)
Hinggi kombu, l'arbre à crânes, ikat chaîne
Kaliuda, Sumba, Indonésie
Détail d'un khatchkar
Gochavank (Arménie)

Ce qui a duré
dans la mémoire des hommes,
ce qui fait culture,
paysages de la terre
ou pays de l'esprit,
ce qui peuple le voyage,
les vies, la plénitude,
le patrimoine, ce n'est rien
que ce lien fragile
de ce que nous sommes
à ce que nous devenons.

Fruits du jardin

Dans les arcanes de l’hiver,
les bois des arbres, leurs silhouettes émiettées, graciles,
soumises aux vents des tempêtes,
l’hiver, les arbres sont parents du silence.

Et puis cela commence par ce qui vient du dedans,
ce qui gonfle tout à l’extrémité des ramures
un vouloir de naître au monde, une poussée
comme l’enfant hors de sa mère,
ce qui devient bourgeon
dans la saison qui fait la vie,
et puis le blanc qui jaillit
en myriades de fleurs,
juste le geste banal de la saison
l’une après l’autre année, la vie rêvée des fruits à venir.

L’une après l’autre année, le miracle très ordinaire
qu’on ne reconnaît pas,
les fleurs qui luttent contre la pluie, le froid, le gel,
celles qui en réchappent
qui deviennent petites formances de fruits,
et tout le cycle de ce qui se développe,
bientôt doré, bientôt gorgé de sucre…

Que voyons-nous vraiment des arbres qui donnent nourriture
et au-delà, que voyons-nous du monde
dans la danse des jours qui fuient ?
Il faudrait se tenir chaque jour au jardin,
guetter les rumeurs, les mouvements imperceptibles
de ce qui germe, de ce qui nous questionne,
de ce qui dialogue avec le temps qu’il fait.

De quel autre modèle du vivant
avons-nous donc besoin ?

Écriture 05/04/24

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