Tissu de flammé, ikat trame
Charentes, France
Détail d'un sarong, ikat chaîne
Sikka, Flores, Indonésie
Pua kumbu, ikat chaîne
Iban, Sarawak, Malaisie
Visage
San Juan de la Pena (Aragon, Espagne)
Détail d'un khatchkar
Gochavank (Arménie)
Voussure du portail
Foussais
Détail d'une robe, ikat chaîne
Urgut, Ouzbékistan
Bestiaire au portail sud
Aulnay
Carré du marais
St-Hilaire la Palud
Les églises du monastère
Noravank d'Amaghou (Arménie)
Coiffe de deuil
Mazières sur Béronne
Saintongeoise
Détail de la coiffe
Motif à l'araignée, ikat trame
Okinawa, Japon
Nous tentons...
Poème (Rémy Prin)
Fresques de l'abside
Kobayr (Arménie)
Panneau de soie, ikat chaîne
Boukhara, Ouzbékistan
Il n'y a jamais...
Poème (Rémy Prin)
Hinggi kombu, l'arbre à crânes, ikat chaîne
Kaliuda, Sumba, Indonésie

Ce qui a duré
dans la mémoire des hommes,
ce qui fait culture,
paysages de la terre
ou pays de l'esprit,
ce qui peuple le voyage,
les vies, la plénitude,
le patrimoine, ce n'est rien
que ce lien fragile
de ce que nous sommes
à ce que nous devenons.

1965, 17 août

C’est un jour où la lumière
se pose sur la vie

c’est dans la jeunesse
quand on attend sur nous
le monde à venir.

Je te regarde à travers les feuilles
des hauts arbres,
je n’ai jamais regardé quelqu’un
avec cette acuité-là,
quand l’objet du regard vous renvoie
toute la densité de l’avenir,
je ne sais pas ce qui me touche,
ce que c’est la présence, toi-même,
qui grandit dans mon corps,
en tissant infiniment toutes les fibres.

C’est un jour entre tous béni
peuplé du blanc du temps
qu’on imagine ensemble
sans être certain de rien
mais en croyant d’emblée
que tout devient possible
qu’il y aura un chemin au cœur de ces enlacements
des jours, des corps, des yeux
comme une source où boire à jamais.

Quand a-t-on su cela,
que c’était notre histoire
et qu’elle allait durer
même dans le fracas des temps difficiles
même à travers les douleurs
même dans le silence ?
Quand a-t-on su cela,
nos doigts et nos paroles,
qui partagent ensemble le monde,
le parfum si délicat
des jours de la terre entre nous ?

Voilà, les mots dansent dans la mémoire,
elle qui tresse en elle ces instants
où cela est venu sur nous
sans qu’on le sache vraiment
le vouloir de vivre
de croire à l’impossible
qui défierait le temps.

C’est aujourd’hui
qu’on marque comme on dit
d’une pierre blanche,
des décennies plus tard,
la vie qui n’est pas finie,
qui est passée, tout ce temps
brûlant, émerveillé,
ces gestes à écrire
des immenses remerciements
qu’on laisse en jachère en soi,
et la peur parfois
de ce qui viendra,
et l’espoir aussi,
par-dessus tout.

 

Écriture le 17/08/25

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