Les ouvrages plus récents de Michel Serres ont continué de convoquer le textile, comme des petits cailloux éclairants tout au long du chemin.
Atlas1, en 1994, se veut le livre autour de ces questions : “ Où sommes-nous et que faire ? Oui, par où passer pour aller où ? […] Comment se repérer dans le monde, global, qui se lève ? ”
Le textile, c’est aussi le vêtement.
Après une pause, reprenons l’approche du textile dans l’œuvre de Michel Serres. En 1985, Les cinq sens1 explore les corps “ si vite changés en moins d’un demi-siècle ”.
On aurait pu titrer Circuit court et circuit long, ou Les méfaits de l’économie toute puissante, ou bien plus simplement L’absurdité.
Soir d’hiver, la pluie fouette le seuil,
la pluie s’insinue dans les vies de l’enfance
Nous sommes en août 1970, à visiter cette maison qui va devenir nôtre.
En 1983, Michel Serres publie Rome, le livre des fondations, un parcours époustouflant de l’histoire de Rome
À compter des années 1970, Michel Serres délaisse progressivement ses Cahiers de formation, et commence de publier des livres, dont la série des Hermès, où notamment l’approche des systèmes se confronte à la problématique de l’ordre et du désordre.
La première mention liée au textile apparaît en 1962, dans les Cahiers de formation1 :
Michel Serres, qui nous a quittés en 2019, fut un grand penseur, auteur d’une œuvre immense (80 livres publiés environ) qui a fait rupture dans la philosophie et parfois polémique, en ce que son approche ébranlait les cénacles intellectuels et cherchait à s’adresser au plus grand nombre.
D’abord, il y avait eu ces costumes du temps lointain, sauvés de la destruction, collectionnés comme on dit, des décennies durant, par des regards experts et des mains qui les rangeaient dans des chambres profondes.
C’est un homme qui revit les pans de sa vie, des premiers émois amoureux au collège quand il découvre le théâtre, à l’employé de banque qu’il est devenu, sans le vouloir vraiment, et dont les gestes tout le jour longent l’absurdité.
Depuis Kachgar, sur cette route un peu folle qu’on nomme la Karakoram Highway, l’expérience du parcours est d’abord celle des hautes montagnes, à plus de sept mille mètres d’altitude, qu’on observe au loin, blanchies de neige et de glace.