Ce livre au titre étrange est une œuvre à deux auteurs, Anne Alombert, philosophe préoccupée par les enjeux numériques, et Gaël Giraud, économiste et chercheur.
Jérôme Baschet est un historien, d’abord médiéviste, qui a longtemps travaillé à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales.
Ce sont les premiers jours de grand beau temps, trop tôt dans la saison. Mais l’air et l’espace sont limpides. On croit en marchant respirer comme une matière légère, une lumière presque palpable.
Dans les arcanes de l’hiver,
les bois des arbres, leurs silhouettes émiettées, graciles,
soumises aux vents des tempêtes,
l’hiver, les arbres sont parents du silence.
Tant d’effluves de mort sur les terres de ce monde
J’ai fouillé dans les photos anciennes
L’enfance est si lointaine, presque perdue dans la mémoire effilochée.
La terre lavée de fin d’hiver
ruisselante du trop plein d’eau
de la saison accumulée
Nous sommes dans l’errance du monde
nous nous agrippons aux saisons qui passent et changent
On part du bourg, il y a peu encore comme un gros village avec ses quelques commerces de campagne, et maintenant gonflé de lotissements, d’aménagements des quelques rues qui lissent le regard, qui n’écrivent plus d’histoires spécifiques.
Comment expliquer le déni de l’humanité face à des conclusions scientifiques alarmantes, alors que la science est au cœur de notre époque et son moteur évident ?
C’est un livre qui a marqué le jeune chercheur que j’étais, il y a plus de cinquante ans, et qui me revient à la figure aujourd’hui grâce à la parution d’un autre livre dont la trame romanesque s’inspire du premier.
C’est dans une petite ville de l’Ouest, une grande salle bien éclairée, avec des tables tout autour et des piles de livres sur les tables.
Les livres,
un peu partout posés dans la maison,
J’ai commencé de brasser la terre du jardin, il y a deux jours, dans l’humidité encore grande de cette terre lourde, avec qui je dialogue depuis cinquante ans.